- ADDICTION, TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS (TOC) ET YOGA: une perspective peu orthodoxe -
La citation ci-dessus de Robert Heinlein, le fameux auteur de science-fiction américain, est la plupart du temps utilisée dans cette forme abrégée. En réalité, la phrase continue, et la suite est tout aussi informative que le début: "jusqu'à ce que finalement, nous en devenions esclaves".
Cet article est une compilation 'en vrac' de ma compréhension actuelle de divers sujets que je considère comme connectés et pertinents ensemble. Plus important, ils sont universels et concernent tout un chacun, à des degrés divers et variés. La lecture peut être pesante, dans la mesure où mon approche de la spiritualité est ancrée dans ce qui me semble être proche du réel plutôt que de m'habiller en blanc et chanter des mantras avec une tête de demeuré. Je m'inspire de ma propre existence et des observations que j'aie pu faire de par le monde de personnes avec de vastes profils culturels et catégories socio-économiques. J'aimerais également ajouter que j'ai la chance d'avoir des parents extraordinaires qui prouvent tous les jours depuis plus d'un demi-siècle ce que signifie un couple, le travail d'équipe, et être meilleurs amis.
Cet article est une logorrhée papier, que je 'pisse' d'un trait comme disent les journalistes. Il est possible que certaines de ces idées aient été explorées et classifiées par des professionnels de la psychothérapie ou psychanalyse, mais à vrai dire ça m'est égal. Plus une chose qui a de la valeur est exprimée dans les mots originaux de son auteur, plus le champ de compréhension s'enrichit et se complète. Bien sûr, je n'ai aucune prétention autre que celle d'une contribution prospective à un domaine où les vérités sont plus des ressentis que des acquis. Les mots qui suivent sont à la fois une catharsis, et je le souhaite, un coup de projecteur sur un terrain au relief hasardeux et ombragé.
Pourquoi peu orthodoxe ? Parce que je propose un model 'non duel' qui offre une perspective élevée et un principe explicatif (et prédictif) unifié de choses qui semblent incompatibles, voire opposées.
Moins nous sommes esclaves de ces actions triviales quotidiennes (en d'autres termes de ces addictions et TOCs), plus nous sommes libres. Nous envisageons le monde avec une perspective fraîche, originale et intéressante, préparant le terrain pour des innovations intellectuelles, artistiques et emotionelles, plus d'humanité et une compréhension plus cohérente.
Ça veut dire plus de libre arbitre (l'objet d'un article à venir), un vaste ensemble de choix à notre disposition pour chaque Δt où nous avons la possibilité de scinder l'Univers dans une nouvelle direction pour nous et pour les autres. Et ÇA, c'est une bonne chose. Pourquoi? Parce qu'à mesure que nous diminuons notre entropie interne, en réarrangeant nos idées et sentiments dans un ensemble plus vaste, cohérent et empathique, nous devenons moins prévisibles et plus créatifs à l'extérieur, plus libre et mobiles.
C'est parti...
les addictions et les tocs sont les modalites d'expression d'une condition humaine universelle: la peur du vide
Dans cet article, les addictions et TOCs sont traités comme une seule et même chose. Je vais même plus loin, il n'existe aucune substance réellement addictive: nous avons tous des tendances compulsives qui cherchent des moyens d'expression.
Il n'y a pas de différence de nature entre fumer de l'herbe, sniffer de la cocaïne, boire de l'alcool, se laver les mains toutes les 10 minutes, être collé à l'écran de son portable, se goinfrer de trucs sucrés, regarder du porno, être obsédé par l'argent, vouloir se purifier avec du yoga ou des pratiques spirituelles, avoir des fetish sexuels, être anorexique ou boulimique, être workaholic, être obsédé par la spiritualité, le bonheur ou l'Eveil, devoir plaire à n'importe quel prix dès qu'un homme pose le regard sur vous etc...
Nous verrons sous peu ce que ces 'actes triviaux quotidiens' fournissent à leur auteur. La seule différence notable entre eux, c'est le traitement social qu'ils reçoivent. Pour certaines raisons historico-politiques, par exemple, l'addiction à l'alcool (la drogue la plus criminelle de toutes) est socialement acceptée.
Mais cette considération est hors sujet. Le point important, c'est que toutes ces pratiques sont LES MODALITES D'EXPRESSION D'UN SYMPTOME UNIVERSEL.
CETTE PEUR PRIMALE EST EXACERBEE PAR un environnement chaotique LES PREMIERES ANNEES DE LA VIE de l'enfant.
La peur de la mort est universelle. Son intensité est fonction du patrimoine personnel de l'individu, ainsi que des conditions contextuelles initiales de son existence.
Plus l'enfant dispose d'éléments de qualité réguliers et rythmiquement récurrents dans son environnement, moins il développera de besoins artificiels pour les re-créer plus tard dans sa vie
EX:
Le parent émotionnellement immature (le père alcoolique ou la mère en crise de confiance permanente dans la compulsion de plaire tout le temps) propage son état émotionnel sur l'enfant indépendamment du comportement de l'enfant, créant ainsi un environnement chaotique où le petit doit constamment apprendre à reconnaître par indices subtils ce qui risque de lui arriver, plutôt que de se concentrer sur le bon comportement à avoir.
Grandir dans une guerre où rien dans l'environnement extérieur ne procure de répis pour gérer l'anxiété inhérente à la survie, au contraire.
Tout se passe comme si nous avions besoin d'un quota de visibilité/prévisibilité, en particulier les premières années de vie. Si notre environnement interne et nos circonstances extérieures sont chaotiques, nous aurons un 'trou noir' émotionnel qui va chercher à se remplir (principalement par addiction et TOCs) plus tard.
La responsabilite des soins.
Pour être émotionnellement mûr en tant qu'adulte, l'enfant a besoin de deux choses fondamentales:
Etre progressivement capable de prédire son état interne et ses circonstances extérieures.
Une compréhension de la dualité principe féminin / principe masculin dans le monde manifeste.
La pire chose qui puisse arriver à un enfant est d'être le réceptacle du dernier mood de l'adulte en charge de lui: l'enfant n'a plus aucun moyen de corréler son propre état interne à son comportement, il doit constamment l'évaluer à travers l'autre: c'est la racine de toutes les co-dépendances
Ce qui est important, c'est la fonction symbolique remplie par l'educateur à ce moment. Si vous avez été élevé par votre grand-mère seule, mais qu'elle avait l'intelligence, l'intuition et l'expérience de remplir des fonctions archétypiques féminines et masculines à la fois, vous vous en sortirez mieux émotionellement qu'un enfant dont les deux parents ont échoué dans leurs rôles archétypiques.
les opposes polaires doivent etre integres tot
J'ai le sentiment de devoir faire ce commentaire de nos jours, étant plutôt sympathique à la cause LGBT.
Les opposés polaires sont symboliques: l'enfant les intuite dans une sémiologie comportementale. Une femme peut enseigner le principe masculin/yang, un homme peut enseigner le principe féminin/yin
Il n'est pas important que l'enfant ait deux pères ou mères physiques, ou même un parent. Ce qui importe, c'est la présence d'une scission symbolique entre les rôles archétypiques que chacun endosse, ou si c'est une personne, leur alternance. Le point important ici, c'est que la nouvelle existence ait l'opportunité de développer un sentiment de la dualité inhérente au monde manifeste. Un échec dans cette étape exacerbera le trou noir émotionnel et limitera la liberté et l'appréciation du sujet.
Souvent, les gens qui ont des trous noirs émotionnels similaires se reconnaissent et se plaisent. Parfois, ces attirances peuvent provoquer des mutations temporaires ou permanentes de sexualité.
le trou noir emotionnel (TNE)
Etre bien calibré dans la vie est lié à se doter d'une carte qui représente le terrain pas trop mal. Le monde est difficile et complexe: une appréciation de cette richesse est nécessaire. Si il y a carence du principe féminin ou masculin, il va y avoir des conséquences prévisibles, liées au besoin incontrôlable de remplir ce vide plus tard dans la vie.
a. Le trou noir émotionnel est le déficit, ou la dette de prévisibilité qui était nécessaire en début de vie
b. Il est rempli par quelque chose qui ne trahit pas: quelque chose qui attribue les mêmes effets aux mêmes causes (addictions et TOCs).
EX:
Typiquement, un déficit de masculinité tôt chez le garçon nourrira des compulsions d'hubris, voire de violence et d'agressivité sexuelle.
Chez la fille, ce sera un désir compulsif d'être désirée et validée quel qu'en soit le prix, avec duplicité et manipulations comme outils d'action.
Le TNE est inconscient, au moins au depart.
C'est exactement la raison pour laquelle chacun évoque ses addictions et TOCs comme faits anodins, et se sent justifié et conforté dans le fait que son comportement est acceptable. Bien sûr, ça n'est rien d'autre qu'une rationalisation a posteriori de ce qui est absolument nécessaire pour que la personne se sente mieux.
Le trou noir émotionnel est la source de tous nos comportements compulsifs. Il est inconscient au départ. On l'intuite un peu en vieillissant, tout en le niant avec véhémence. On l'apprivoise pour terminer, en pleine conscience, si on a de la chance. Le cas échéant, on tourne autour toute sa vie en étant l'esclave du déficit initial.
Paradoxe: quand l'addiction est réprimée socialement, comme se droguer, il est difficile pour le sujet de sa vautrer dedans parce que les convolutions nécessaires pour justifier le comportement sont foireuses (et encore, certains souffrent trop et meurent de ça). D'une certaine manière, c'est une chance. Mais quid des valeurs sociales partagées qui sont toxiques?
EX:
Certaines pratiques addictives sont louées par la culture ambiante. La maximisation du profit dans une société capitaliste est la justification sociale de l'avarice. Le résultat est de reconnaître et féliciter socialement celui qui dispose de bien plus que ce dont il a besoin. La compulsion d'avoir toujours plus d'argent et la compulsion du jeu (le placer dans des investissements risqués) autorisent donc l'agent à se considérer comme normal, puisqu'il n'y a pas de dissonance sociale à faire ce qu'il fait, alors qu'il a la même condition que le pauvre gars qui se fait son shoot d'héroïne en bas dans la rue.
modalites d'expression du tne
Le vide émotionnel, ce hasard insupportable, doit être comblé par un pattern symétrique et régulier, qui habillera la peur primale d'une illusion de sécurité.
Le monde est hasardeux et effrayant. Les êtres humains nous trompent souvent: nous avons du mal à nous reposer sur la prévisibilité de nos interactions sociales. Les éléments, naturels ou sociaux, économiques ou politiques sont complexes et souvent indéchiffrables. Si en début de vie, l'enfant n'a pas eu la chance de grandir avec stabilité affective et environnementale, alors il lui est difficile d'être stable et ancré.
Quid d'inventer de la stabilité? Observons la routine de l'anorexique/boulimique ou les TOCs de lavage de mains par exemple, ou les Iyengars ou Ashtangi yogis ;-) Ils ne sont JAMAIS trahis par leurs routines. Même merde en INPUT, même merde en OUTPUT, tout le temps. Que ce soit de la merde n'est pas la question. On sait exactement ce qu'on reçoit. Tout le temps: on peut se reposer dessus et rester sécurisé sur l'issue.
Plus la victime intuite sa condition, plus elle se detruit. moins elle est honnete, plus elle detruit les autres.
La plupart du temps, on se situe entre ces deux pôles. Les gens hyper-sensibles ont tendance à se détruire à travers une addiction à la drogue. Ils semblent extrovertis et bourrus au regard extérieur. Leur realité, c'est que l'excès de sensibilité les empêche de se répandre sur les autres par simple empathie naturelle. Ils choisissent de se tuer lentement (ou rapidement) si le trou noir émotionnel est trop béant.
Les gens supers auto-centrés, qui ont tendance à se regarder le nombril toute la journée, adoptent un air de sanctité et de rectitude morale: ils se battent pour la justice dans le monde, sauver des vies et les animaux, et justifient leur désespoir et leur frustration par des TOCs liés à la justice sociale. Ils sont de loin les plus dangereux, puisqu'éloignés d'un degré supplémentaire de leur réalité interne. C'est la source de tous les faschismes.
La plupart des gens emploient une combinaison des modes d'être liés aux deux pôles.
l'expression la plus pernicieuse du tnE est le pharisianisme, a savoir le deni de ses addictions et tocs: c'est la base du faschisme.
Parce que la realité du TNE doit être cachée à tous prix et en toute bonne foi, mais qu'il ne disparaît pas pour autant, il faut donner de nouveaux vêtements à l'empereur.
Ça vaut la peine d'être répété. Plus une personne est naturellement angoissée et en manque de confiance, plus elle va cherche à trouver un éxutoire extérieur à sa frustration et à a sa colère. De façon intéressante, une population touchante pour voir ce méchanisme dans toute sa splendeur, c'est d'observer les gens en quête spirituelle.
EX:
Ça fonctionne comme ça. Je me sens comme une merde, j'en veux à tout et à tous (je ne me l'admets pas), et je suis anxieux. Il faut que je trouve un moyen d'externaliser cette négativité, parce que je n'ai pas la maturité de la gérer tout seul. Trouvons une cause objective dans le monde pour exprimer toute cette violence interne, ce désespoir et cette frustration, de façon à ce que je me sente totalement justifié dans ma radicalité.
Pensez Vegan ou se prendre d'affection pour un petit animal mignon qui semble sans défense (c'est vous cet animal)...
C'est pernicieux parce que ces causes sont excellentes en elles-mêmes. Mais dans un grand nombre de cas, elles sont justes des excuses pour laisser le trou noir émotionnel faire n'importe quoi dans le monde.
L'issue est de progressivement changer la nature de ses addictions de negatives a positives, et de trouver des poches de liberte dans la routine
Cette partie nécessiterait plus de dévelopements.
Un premier pas est de switcher d'addictions négatives à des addictions positives: au lieu de boire, je vais faire du yoga. Au moins, je ne me tue pas, je me fais du bien.
Mais il faut rester conscient que ce changement de modalité d'expression n'adresse pas la cause. Juste le symptôme. L'étape suivante consiste à cultiver progressivement des poches de liberté et de créativité dans ces nouvelles routines.
C'est la partie difficile...
Je connais un praticien avancé qui a exprimé en termes simples, éloquents et beaux ce que cela pourrait bien signifier. Si vous avez lu aussi loin ce morceau intense, je suggèrerais la lecture d'un beau texte par un instructeur qui (avec sa femme, son amie et sa partenaire Lea Marie Perfetti) a ravivé ma flamme pour l'Ashtanga Yoga: Tarik Van Prehn. Si vous n'êtes pas sur facebook, vous pouvez le lire ici.
YOGA WARS and the eternal battle of "who is better"
By Tarik Van Prehn
If you haven't seen the Youtube video (B.K.S. Iyengar on Power Yoga / https://www.youtube.com/watch?v=WkB93FF52VQ) where B.K.S. Iyengar explains / mocks Pattabhi Jois’s Yoga method, which he refers to as "Power Yoga,” maybe you should check it out. See it, not to take "sides", not to agree or disagree, but to recognize something that we Yogis are all influenced by: Human conditioning.
Competition and the constant need to prove and self assure ourselves and others, that our path is the correct one.
After the ‘Yoga and Pain' article I wrote some weeks back, I realized that generally Ashtangis don’t worry much about what other yogis do. On the other hand, there seems to be a great deal of resentment towards Ashtanga, from people who do not practice or teach the method. Which seems quite ironic. So many haters tried to convince me of my wrong view and approach. One person even told me that she was engaging in the debate to protect my students from harm :). I told her that my students are just fine and suggested her to organize a rally with her students against Trump, since he is causing way more pain to the world than my irrelevant post. Not sure she did it or not, but at least she stopped engaging with me :).
I practiced Iyengar Yoga for 6 years before I started Ashtanga. Looking back, I liked it more or less, but was still "searching.” My search finally came to an end when I tried Ashtanga for the first time. It made more sense to me. It felt better. It was silent. No talking, no one screaming; just breathing and more entertaining in regards to the asanas practiced. What really made me stick to it, was the feeling of contentment I felt every time after practice. It was the best sensation I had experienced in my life up to that point. Obviously, I had to research further to see if there was something "more" to get from it and for how long could that "state" be sustained.
I realized that the initial highs did not last very long, unfortunately. It took me many years to understand Ashtanga Yoga's simplicity. That plain, simple and boring, are amongst its greatest gifts.
In truth there is nothing to get from the practice. Nowhere to go. You surf the waves of life as they are delivered to you and Yoga will simply help you to balance and enjoy the ride as much as possible. You will still have to navigate during stormy weather and high surf. You will get pounded by the waves of life and you will have to keep paddling. You have no control.
If you like what you are doing and it is working for you, just stick to it. If it is not working, change it. It is quite common sense. Yoga has been here for ages and will be here for much longer. Teachers are free and students are free. Karma delivers itself to everyone in different and creative ways and you can't really avoid falling or failing. You are destined to experience everything, even death.
Maybe some people like Iyengar yoga and it works for them. Maybe Iyengar is correct and Ashtanga is not correct. Maybe one should practice in heated rooms, maybe one should take ice baths. I don't have answers for that, but I believe that is totally irrelevant as far as theory and methodology goes. Each of us has to try and see how it feels and that should be the only answer you need when it comes to “choosing” a Yoga style that suits you. Eventually you realize that your experience is what matters. You stick to it if there are benefits. Simple.
Yoga doesn't make people perfect as far as morals goes. It does however make people more transparent. Over the years I came to understand that all the Big Teachers have Big Egos. Even the great yoga masters engage in competition with each-other. Even they have a hard time holding Mulah Bandha (Minding their anus) for a long time. Ego is a survival tool and yoga should help you develop one adequate to your personality and lifestyle. Hopefully your ego will assist you to endure and survive in this crazy and often "unenlightened" society; and not give up until the final understanding is there.
These Yoga wars and dramas are only leftovers from our human conditioned existence. Totally irrelevant in the big picture. I trust more in people who are openly unpleasant, at least what you see is what you get. I fear fake smiles, perfect speeches and perfect yoga practices way more. Don’t politicians do the same? Maybe our teachers and their teachings are not perfect, but when you see a sincere and honest smile you instantly recognize Truth. Isn’t that AMAZING